merle bleu (Le) de Michèle Gazier

	Seuil 1999, 236 p. ISBN : 2020371790	Michèle Gazier Lien(s) vers le Guide: - Michèle Gazier
Lectures de «  Avril 2002 » : - chair disparue (La) - merle bleu (Le) - Tropique du Cancer

M. René et Mme Clô, deux octogénaires aisés, ont quitté Paris et sont venus finir leurs vieux jours à Uzès, dans le sud de la France. Sans enfants, leur temps libre est principalement consacré à leur passion de toujours : l'observation des oiseaux.
En dehors de voyages d'études organisés par l'une ou l'autre société ornithologique, le cours de leur vie est calme, voire monotone... Jusqu'à jour où un jeune homme qui se prétend écrivain débarque dans le village et se lie d'amitié avec eux : « Avant qu'Alain ne croise leur chemin, elle ignorait ce que pouvait être la dépendance. René et elle se suffisaient à eux mêmes. A présent, elle se découvrait plus vulnérable et plus riche à la fois. Dans quelques mois, elle aurait quatre-vingt ans. René, lui, quatre-vingt-deux. Il n'est jamais trop tard pour découvrir la vie et les émotions qu'elle réserve » (p. 88)
Par l'auteur du Le fil de soie, un roman bien agréable dont lequel on retrouve le talent de l'auteur : une écriture délicate et une histoire intéressante.
J'ai beaucoup apprécié comment l'auteur nous fait peu à peu découvrir le passé d'Alain Rachet, comment peu à peu, elle donne corps aux personnages et nous les rend attachants. C'est une belle histoire d'amitié entre un vieux couple solitaire et un exilé à la recherche d'une famille : chacun a trouvé dans les deux autres la joie, le bonheur, la sécurité dont il avait besoin. Alain devient le fils qu'ils n'ont jamais eu et sa présence éclaire leur vie :« C'était étrange, ce sentiment qu'ils éprouvaient de naître à une nouvelle vie. Non que l'ancienne les eût lassés, en regardant en arrière, ils se voyaient très heureux, mais le présent leur paraissait encore plus heureux que par le passé (p. 150) ».
Leur entourage et surtout ces neveux cupides comprennent mal ce lien d'affection et n'y voient que perversité...« Lui, il le savait n'avait rien à attendre de leur mort. En revanche, il attendait tout de leur vie. Il partageait leur vie. Il leur donnait avec plaisir un peu de la sienne. Il prenait beaucoup de la leur. Mais ils étaient heureux. Tous. Lui et les René. » (p. 124)

Voilà un livre qui ma laissé sur ma faim car pour moi il finit en queue de poisson. On voudraient savoir ce qu'il arrive à Alain et à Clô après avoir refermé la dernière page, bien sur chacun peut imaginer une fin mais c'est dommage car l'histoire, bien que toute simple, est une grande bouffée d'amour et de générosité. Elle m'a donné envie de partir me balader sur les routes du Gard et de flâner dans ces petits village pittoresques que je connais si bien car je n'en suis qu'a un peu plus de 100 km et d'essayer d'apercevoir un Merle Bleu.

M. René et Mme Clô sont âgés. Ils ont vécu une vie belle, quoique solitaire. Ils ont fait des voyages, ont écrit des articles et ont vieilli ensemble, ne formant plus qu'un, s'installant à Uzès à la retraite. Mais dans cette douce amorce vers leur fin s'immisce un corps étranger nommé Alain Rachet, écrivain. Comme ils ne se sont jamais attachés à personne, on pourrait croire qu'ils ne se laisseraient pas approcher. Cependant, ils accepteront doucement de se faire apprivoiser par ce Merle bleu sorti de nulle part.
On voit alors le couple renaître lorsqu'il prend contact avec Rachet. Mme Clô est resplandissante. M. René est serein. Ils se demanderont pourquoi un jeune homme frôlant la trentaine s'intéresse à deux vieillards comme eux. Car au début, Alain Rachet avait décidé de se trouver une famille adoptive dans le seul but d'hériter...
Mais il s'attache à M. René et à Mme Clô et ses ambitions finissent par expirer au même rythme qu'on découvre son passé assez tumultueux. Est-il méchant, profiteur, manipulateur? La question est difficile...
Le Merle bleu est avant tout un livre sur la complexité et la richesse des relations interpersonnelles, qu'elles soient entre générations, entre membres d'une même famille ou entre les deux demies d'un couple uni. Et c'est un livre qui demande réflexion après l'avoir posé.

Étrange ce roman portant sur un couple très original et un peu marginal d'ornithologiste. Dès le départ, l'auteure nous avertit que leur rencontre avec un jeune homme se présentant sous le nom d'Alain Rachet s'est terminé par un drame. On sait tout de suite qu'il ne souhaite que les extorquer et abuser d'eux... mais est-ce bien le cas malgré les avantages qu'il réussit à obtenir. D'ailleurs qui seront les grands perdants de cette histoire, le roman ne donne pas toutes les réponses. Au contraire, je suis restée sur mon appétit et j'aurais aimé plus de détails. Entre autres sur la vie passée de Alain, en réalité Ali, qui nous est raconté par courts flash back et on ne connaîtra pas son destin final. Les descriptions de personnages et des menus faits de la vie quotidienne nous rendent très sympathique ce trio hors de l'ordinaire.

René et Claude Pernet ont choisi de vivre leur retraite d'ornithologues à Uzès. C'est dans cette tranquille petite ville qu'ils se vont repérer par Alain Rachet. Tel un oiseau de proie, il a étudié le terrain, les circonstances extérieures, les liens amicaux et familiaux de ce couple. Alain se cache sous un pseudonyme, il s'est inventé une vie d'écrivain et prend son temps avant de rentrer en contact avec Mme René.
C'est à ce moment que cette rencontre qui aurait dû mener à l'exploitation financière, voire le vol ou le meurtre de ces retraités va inverser l'histoire. Lentement se forme un trio sentimental qui coupe les Pernet du peu de relations qu'ils avaient avec le monde extérieur !
La position d'Alain Pernet est ambiguë : profiteur ou altruiste ? Seule, la fin révélera le lien qui l'attache à Mme René !
L'auteur a su mener son personnage trouble et secret jusqu'au bout de cette histoire intime. Elle porte aussi un regard intransigeant sur les pseudo liens familiaux qui tiennent plus de l'intérêt que de l'affection !

Dès les premières pages, j'ai été conquise par le style, la poésie qui s'en dégage. On s'attache très facilement à ces deux octogénaires, puis le mystère du jeune homme nous intrigue. Tout le texte est truffé d'indices qui nous font croire que l'histoire va se terminer mal, qu'un malheur touchera le couple au profit du magrébin. Jusqu'au dernier moment, je n'y ai pas cru...
L'auteur nous fait voyager à dos de mots bien choisis, tout en légèreté, tout en douceur. On réussit même à en apprendre sur les oiseaux - le couple est passionné par ces volatiles - et on découvre que le merle bleu n'est pas que ce qu'on croit. Un petit bijou comme je les aime, 237 pages dévorées en 24 heures, que dire de plus!

L'histoire : un couple d'octogénaires. Lui, Monsieur René, était ornithologue passionné. Elle, Madame Clô, l'a assisté tout au long de sa carrière pour rédiger ses travaux. Leur vie entière a été consacré à la passion des oiseaux, pas de place là dedans pour des relations avec d'autres humains. Ils n'ont jamais voulu d'enfant, leur seule famille est constituée de neveux et nièces pour qui ils n'éprouvent qu'indifférence. ils sont venus s'installer à la retraite à Uzès. Là, leur vie se déroule calmement, Madame Clô joue au bridge avec la bonne société de la ville, tandis que son mari somnole sur son fauteuil en rêvant de ses chers oiseaux. Leur emploi du temps est immuable, ils ne reçoivent jamais personne, prétextant leur appétit d'oiseau. Mais sans qu'on sache vraiment pourquoi ni comment, tout va changer.... Alors que l'hiver arrive et qu'ils semblent devoir s'assoupir dans la tiédeur de leur maison, un projet de travail les occupe. Clo a l'idée de prendre comme sujet d'étude, le merle bleu, oiseau rare et solitaire. Cette idée lui a été soufflée inconsciemment par l'observation d'un jeune et mystérieux étranger, objet de toutes les conversations et que l'auteur compare au merle bleu. Chacun guette du coin de l'oeil ce jeune homme qui semble s'installer dans la ville alors que l'heure des touristes est passée, il semble qu'il ne reste que lui qui ne soit pas d'ici. Les curiosités sont attisées, et les langues vont bon train. Il sait tout ça, et joue son rôle à la perfection. Il a des choses à cacher et s'est inventé une nouvelle vie, ne mentant pas vraiment, laissant les gens imaginer ce qu'il veut leur faire croire. Tout en laissant à Clo l'impression de l'apprivoiser, c'est en fait lui qui la conduit où il veut. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous dévoiler l'intrigue.
L'auteur joue à nous donner des indices sur ce qui va se passer, nous dévoile les personnages et surtout celui du jeune homme par petites touches habiles. J'aime beaucoup son style, comparable à celui du fil de soie. L'histoire m'a semblé moins magique que le fil de soie, mais belle toutefois.
On sent à tout moment l'imminence de quelque chose et cela nous pousse à continuer notre lecture. Les personnages qui au départ ne semblaient pas tellement attachants, leurs défauts plutot que leurs qualités étant mis en avant, semblent magnifier par leur rencontre et on en oublie leurs mauvais côtés.
Les chapitres sont soit écrits vus par Madame Clô, ou alors on observe l'inconnu dans sa «vraie vie» telle que personne d'autre ne peut la contempler, il y a aussi de temps à autre l'exposé sur le merle bleu, exposé dont le style change au fil du roman.
Comme dans le fil de soie, il s'agit là d'une relation à trois, le bel étranger peut être assimilé à l'ami du couple du fil de soie.
J'espère vous avoir donné envie de lire ce livre qui vaut le détour.

Ce roman, écrit dans le style très particulier raconte la vie d'un couple de vieillards, lui ornithologue, elle ornithologue amateur par les liens du mariage. Au moment où apparaît dans leur village un oiseau rare, un merle bleu, s'introduit dans leur vie monotone un être mystérieux, Alain. Des liens, peut-être plus forts que la filiation sanguine, finissent par les unir. Alain, que certain qualifie d'intrus et de profiteur, donnera au couple les plus beaux moments de leur vie, leur apportant une passion nouvelle, un souffle de vie, un dernier souffle avant de s'éteindre.
Michèle Gazier a écrit ce roman dans un style feutré qui évoque les événements pas à-coup, comme des coups de pinceau sur une toile. On apprend, parfois de manière bien lacunaire, ce qui constitue la vie passée des trois personnages. Gazier privilégie la narration aux dialogues, ce qui donne un rythme lent au roman, mais à ne pas confondre avec une monotonie de lecture.
Au contraire, le texte coule tout doucement, avec de légers ralentissements et de furtives accélérations. Un beau moment de lecture. J'ai toutefois moins apprécié ce roman que Le fil de soie de la même auteure. Peut-être que les oiseaux et leur chant me parlent moins que les tissus et la confection de vêtements.

René et Clô forment un couple octogénaire. Ils vivent de manière assez solitaire, continuant à vivre leur passion pour les oiseaux. Ils ne voient pas leur famille, fréquentent les mêmes gens depuis des années. Bref, un couple finalement assez ordinaire.
Alain, on ne sait pas trop qui il est. On sait qu’il a eu une vie difficile, et qu’il a besoin, à trente ans, de se faire « adopter » par une famille.
La rencontre entre le couple ne sera pas dû au hasard. Mais alors qu’Alain cherchait un couple pour se faire héberger, voilà que va naître entre lui et ce couple une amitié sans borne. Nos retraités solitaires vont alors découvrir la joie d’une compagnie, même jeune. Ils vont découvrir que même si le corps se fatigue, on peut toujours vivre à cent à l’heure dans son cœur. Mais la famille, la promesse d’un héritage, font que les rivalités vont s’opposer au bonheur de ce ménage à trois bien particulier.
Ce roman est écrit tout en douceur. Le thème de la filiation par le cœur, et non par le sang, est illustré de manière touchante par ce trio. Le jeune Alain oublie bien vite son idée de plus ou moins exploiter le couple pour se lier d’amitié. Et ce couple voit en Alain le fils aimant et attentif qu’ils n’ont jamais eu et qui leur permettra de finir leur vie loin de la solitude et de la monotonie. A l’heure où notre couple regarde plus vers le passé que vers le futur, ils se découvrent une seconde jeunesse qui est tout à fait touchante.
Le roman nous fait découvrir par petites brides les origines d’Alain. Mais rien pourtant ne nous fait douter de sa sincérité, de son amour pour ce couple. Les deux partis du trio finissent par saisir à quel jeu joue l’autre partie, mais c’est dans ce faux-semblant que va continuer à vivre ce ménage. Peu importe finalement qu’Alain ne soit pas romancier, peu importe finalement si Clô et René ne finissent pas leur étude ornithologique. L’ important, c’est le doux rêve qu’ils vivent ensemble.
Un roman tout en finesse, avec le thème de filiation traité avec douceur et émotion.